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 la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: villain dominique (---.w82-121.abo.wanadoo.fr)
Date:   29/06/2004 21:45

quelqu un connait il la localisation de la famille de baillencourt , dont l un des membres fut surnommé courcol par le duc de bourgogne

je pensais à la région de l artois

merci d avance dominique villain

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 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Ferdinand (---.net.europe.agilent.com)
Date:   20/07/2004 13:47

Bonjour,

La famille de Baill(i)encourt est originaire de l'Artois. La légende veut que Baudouin de Bailliencourt aurait été surnommé "Courcol" par Philippe Le Bon vers 1400.
Ils étaient seigneurs de Baillescourt situé à coté d'Arras puis Saint Martin de Blairville, pusi aussi bourgeois d'Arras (p.ex. Philippe le 15/6/1500).
Cette famille très nombreuses a été étudiée de nombreuses fois par des descedants (P.A. du CHatsel de la Howardries en 1860, G. Dansaert en 1925 et Henry de Bailliencout en 1950 et 1973).
Cette famille a été alliée à d'autres familles illustres : de Beauffort, de La Couronne, de Ricametz, de Harbarcq, de Rivery, etc.
de BAILLIENCOURT Parti: au 1 emmanché de gueules et d'argent de quatre pièces (qui est LANDAS); au 2 de gueules, au canton fascé d'or et d'azur de huit pièces.
de BAILLIENCOURT dit COURCOL Ecartelé: aux 1 et 4, emmanché de gueules et d'argent de quatre pièces mouvantes de senestre; aux 2 et 3, d'or à quatre fasces d'azur. (Leuridan; Tablettes des Flandres)

Bien cordialement

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 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: courcol christophe (---.w80-8.abo.wanadoo.fr)
Date:   22/07/2004 16:50

Bonjour à tous,

Pour etre exact, c'est pendant la bataille de bouvines (1412 je crois) que notre illuste ancêtre c'est fait remarquer, en effet il guerroyait plutot bien!!!.
Le roi pendant la bataille remarqua le chevalier De Baillencourt et dit :
" quel est ce chevalier au court col ? Mais Sir c'est De Baillencourt ! "

C'est ainsi que vint le nom 'courcol' que l'on gardait tres souvent à cette époque.

Le pire c'est que c'est relaté dans des écris et que l'on retrouve même cette histoire dans les anciens livres d'histoire.

Voila

Bonne journée

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 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: villain dominique (---.w82-121.abo.wanadoo.fr)
Date:   07/08/2004 19:49

bonjour et merci de vos réponses

j aurai une derniere question a poser a mr christophe courcol

dans de nombreux arbres généalogiques on attribue le nom de baillencourt dit courcol à toute la descendance de votre ancetre

en réalité ce nom a t il été porté que par votre seul ancetre ?

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 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: aurélia courcol (---.ppp.tiscali.fr)
Date:   12/08/2004 21:25

bonjour a tous !

comme vous le voyez, je suis moi aussi une "courcol" , descendante des "de baillencourt" ...

j'aurais aimé savoir si il existait encore des " de baillencourt" ou si seul le nom " courcol" a survecu a la révolution ...

merci de me repondre !

bonne journée ( ou bonne nuit! )

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 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Clin Serge (---.cust.tele2.fr)
Date:   15/09/2004 12:14

Madame,Monsieur.


Effectivement cette maison est bien d'Artois,je n'est pas grand chose sur cette famille ,voici quelques noms.

Philippe Josèph,fermier à Noyelles-sous-Lens.

Une Anne Thérèse Josèph état civil de Lens acte de mariage n° 4

Un Louis Josèph Guillaume.

Sans autre renseignement mais tous d'Artois.

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 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: André BOCQUET (---.cust.tele2.fr)
Date:   17/09/2004 07:28

Allez sur le site "genealogies.ternois.free.fr" et vous pourrez télécharger une généalogie de cette famille, sous Word. Cliquez sur BAILLIENCOURT.
Evidemment, tout complément m'intéresse...
@+
AB

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 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: DOGNIN-DANSAERT (---.cust.tele2.fr)
Date:   19/09/2004 18:03

Monsieur,

Je souhaiterai savoir si la personne citée G.DANSAERT est d'origine Belge et pourrai-je avoir ses coordonnées ou son mail, car mon nom de jeune fille est le même ? C'est naturellement pour avoir des renseignements complémentaires.

Merci d'avance.

Lucie DOGNIN

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 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Pierre (---.in.t-online.fr)
Date:   28/09/2004 18:03

Bonjour,
cette famille est bien d'Artois.
Georges Dansaert a réunit de nombreux documents dans son "Preuves, titres et documents de la maison de Baillencourt dit Courcol", dont en particulier un acte du Duc de Bourgogne attribuant le surnom "Courcol" à Baudouin de Baillencourt. En revanche, je ne suis pas certain qu'il s'agisse de la bataille de Bouvines...

Pour notre cousine Aurélia, oui, il existe encore des porteurs du nom "de Baillencourt dit Courcol", et cette famille a même la particularité d'être vraiment très nombreuse.

Enfin le surnom a été porté par tous les descendants de Baudouin, éclipsant parfois même le partonyme principal, comme le prouvent deux intervenants ci-dessus. Il représentait une grande fierté pour nos ancètres du nom.

Pierre

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 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: BOCQUET (---.cust.tele2.fr)
Date:   30/09/2004 11:18

Malheureusement, Meur DANSAERT est mort depuis longtemps ! Mais vous pouvez consulter ses ouvrages dans les bibliothèques...

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 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: bluh (---.w83-112.abo.wanadoo.fr)
Date:   30/10/2004 15:24

poser moi toute vos question a boris501_9@hotmail.com nous nous ferons un plaisir d'y répondre dans les plus bref delai. ce service est entierement gratuit . nous attendons vos questions meme les plus loufok et déluré

Répondre à ce message
 
 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Baptiste de Bailliencourt (---.w81-53.abo.wanadoo.fr)
Date:   04/12/2004 18:51

Oui en effet il existe encore des "De Bailliencourt" j'en suis un moi même agé de 14 ans, je porte aussi le nom "Dit Courcol" ce qui donne "De Bailliencourt dit Courcol"

voila

Au revoir

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 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: grégoire (---.w80-12.abo.wanadoo.fr)
Date:   20/12/2004 21:34

LE CAHIER NOIR de Charondas

Célèbre étude, toujours d'actualité sur les grandes familles de la haute fausse noblesse.

Un livre que son auteur a un temps pensé titrer "Les Bourgeois gentilshommes" ou "Vrai armorial de la fausse noblesse".

Des noms reconnus: Bailliencourt dit Courcol, Beaumont, Chandon-Moët, Faivre d'Arcier, Seillière, Thierry d'Argenlieu, Villepin...

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 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Pierre (---.in.t-online.fr)
Date:   03/01/2005 16:27

Enchanté donc, Baptiste... et un cousin de plus...

Sur l'ouvrage cité ci-dessus, effectivement un certain nombre de familles renommées n'ont jamais été nobles. Pour ce qui concerne la famille de Bailliencourt, bien que la polémique remonte à loin, elle est pourtant de très ancienne noblesse, et je renverrai ceux qui veulent plus de détails à l'ouvrage "Preuves, titres et documents de la maison de Baillencourt dit Courcol.", par G. DANSAERT.

Pierre

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 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: hl (---.fbx.proxad.net)
Date:   05/01/2005 18:00

Comme Grégoire, je ne peut que m'interroger sur la véracité de la noblesse des Baillencourt dit Courcol alors qu'ils sont cités dans les "cahiers noirs" de Charondas, auteur peu réputé pour avoir commis des erreurs.
Alors que sur ce forum est cité une histoire glorieuse et que vous remarquez le fait que les membres de cette familles sont extremement nombreux, je ne peut que m'interroger quand au fait qu'il ne soit fait mention de votre famille dans aucun annuaire de noblesse.
Le plus silple ne serait il pas que l'un de vous s''inscrive à l'ANF et passe devant la commissiondes preuves; en effet un succès ferait taire toute critique.
Enfin, vous parlez d'une polémique; quel en est le sujet? ( branche cadette, batardise, absence d'une génération, etc... )?
Je vous serais d'une grande obligeance de m'indiquer ce détail, car cela va sans dire, la noblesse ne peut se présumer, l'absence de preuve valant nullité.

hl

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 Re: la famille de Bailliencourt dit Courcol
Auteur: Pierre (---.in.t-online.fr)
Date:   11/01/2005 12:57

Si je ne m'abuse, le duc de Bourgogne ayant attribué le surnom "Courcol" à Baudouin de Bailliencourt, suite à un fait d'armes exceptionnel, ses descendants ont également porté ce surnom, dont ils étaient fiers, parfois même de préférence à leur patronyme "de Bailliencourt". La forme définitive "de Bailliencourt dit Courcol" a mis quelques générations à être utilisée par toute la famille.

Certains ont alors cru qu'une famille "Courcol" se prétendait descendante de la famille de Bailliencourt, elle même issue d'une branche cadette de la famille de Landas.

Or TOUS les procès où un Bailliencourt devait justifier de sa noblesse ont été gagné par ces derniers (noblesse donc confirmée à chaque reprise au cours des siècles).

L'ouvrage que j'ai cité plus haut recense les références de ces procès, ainsi qu'un certain nombre d'autres preuves.


Je ne porte pas de jugement sur Charondas, mais il semble que sur cette famille, il se soit trompé.

Pierre

Répondre à ce message
 
 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Fromentin de Saint Charles (---.w80-9.abo.wanadoo.fr)
Date:   17/02/2005 16:45

Bonjour,

Aujourd'hui cette famille est propriétaire d'un château dans la région Bordelaise, à Pomerol, le Château Gazin et ce sont bien les Baillancourt dit Coucol qui en sont les propriétaires.

Salutations.

Amé de SAINT CHARLES
Oenologue

Répondre à ce message
 
 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Guy de Bailliencourt dit Courc (---.w81-48.abo.wanadoo.fr)
Date:   28/05/2005 16:32

Ayant pu mener depuis 20 ans différents travaux sur la famille de Baillien-
court dit Courcol, et ayant pris connaissance des interprétations diverse-
:ment critiques de la documentation disponible, il m'est à présent possible
de tirer de celle-çi une synthèse non exhaustive. La curiosité des cher_
cheurs s'excite depuis longtemps déja et avec raison sur au moins 3 ou
4 questions concernant cette famille:
1) Les Baillescourt ou Bailliencourt d'origine,
2) L'apparition du "Courcol"
3) L'état de cette familleà la veille du 4 Aôut 1789. A cette date apparte-
nait -elle au Second Ordre.
4) La Coutume d'Artois en la matière.

C O N C L U S I O N S:

1) l'origine noble des Bailliencourt est incontestable car ils descendent
d'un cadet de la noble famille des Landas qui fut fieffé de la terre
de Baillescourt les Miraumont en l'an 976 comme l'indique la similitude
des armes des deux familles si ce n'est la brisure des 5 emmanches
à 4 emmanches. Confert la fète du millénaire de 1976 dont a rendu
compte le Point de Vue No 1487du 21 Janvier 1977 sur une pleine
page. Et le Cry de guerre: "LANDAS".
Par la suite vint Ibert fils d'Ibert chevalier de Baillescourt vers 1100.
Puis Baudouin de Baillescourt , chevalier et seigneur du lieu. Cf. Roux,
Histoire de l'abbaye de St Acheul et le Cartulaire de Mareuil fol 102
aux archives du P.de C.
Vers 1250 Dris et Colars de Baillescourt, Nicolas de Baillescourt, la
Dame de Baillescourt sont fieffés du Cte de Saint Pol. Cf. Archives
Nationales à Paris Collection Tierny Q1. 920-921.
2) Par la suite en 1409 Jean de Baillescourt, collecteur de Baillescourt
aux Archives de Lille y vécut simultanément avec Jacques Courcol
Seigneur de Baillescourt fieffé du Cte de Buquoy et de St Pol;
Baillescourt étant trop petit pour comporter deux seigneureries, ces
deux personnes étaient donc de la même famille. Ce Jacques Courcol
né vers 1340 laisse supposer que le surnom est entré dans la famille
avant 1340. Surnom glorieux comme l'indique la devise figurant sur les
Sceaux :" Fût par Vertu COURCOL". Archives du Nord B1888.
Entre 1400 et 1600 les Bailliencourt nomément désignés dans les
actes comme Bailliencourt, ne signaient que Courcol
3) C e n'est qu'aprés la promulgation en 1588 de la SENTENCE des
ELUS d'ARTOIS que tous les Courcol reprirent le nom de BAILLIEN-
COURT dit COURCOL. Sentence intitulée :" Lettres de Noblesse pour
ceux du surnom COURCOL et paravant surnommé de BAILLECOURT
et Sieurs dudit BAILLECOURT. Archives du P.de C. (C III f° 15 à 23).
4) Puis survint que quelques Bailliencourt " dérogèrent" dans la pay-
sannerie pour subvenir aux besoins de leurs familles nombreuses.
puis reprirent leur premier état de noblesse et ceci sans conséquen-
ce car selon la Coutume d'Artois la "dérogeance" ne supprimait que
pour un temps les privilèges y attachés et non la noblesse elle-même.
Et d'ailleurs, cette famille de Bailliencourt étant de noblesse de race
comme cele a été montré, cette qualité reste imprescriptible.
Mais aujourd'hui, que signifie encore la dérogeance, lorsque l'on
voit les plus grands noms "déroger" dans la finance et les affaires !!

P.S. Il est certains que des Baillescourt se trouvaient à Bouvines
comme fièffés du Comte de Saint Pol et donc sous l' étandard
de Philippe Auguste.

Répondre à ce message
 
 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Guy de Bailliencourt dit Courc (---.w80-15.abo.wanadoo.fr)
Date:   30/05/2005 11:24


L'A.N.F. a eu en main notre dossier de candidature et a reconnu
l'origine noble de la famille de Bailliencourt dit Courcol par la Sentence
des Elus d'Artois de 1588 et par la Maintenue de 1664...
Elle a reconnu également la filiation légitime masculine de la
famille. Le seul doute de la Commission des Preuves est venu de ce
qu'il manquait à notre dossier une ou deux qualifications avant le
4 AÔUT 1789. C'est pourquoi, elle n'a pas écarté notre dossier , mais
elle l'a simplement mis en attente; ne se jugeant pas compétente pour
reconnaître la Noblesse de Race de cette Famille malgré les preuves
qui en ont été données et ne tenant pas compte ni de la Coutume
d'Artois, ni de la pierre tombale de l'eglise de Magnicourt sur Canche
sur laquelle figure bien la mention:" Jerome de Bailliencourt dit Courcol,
Ecuier,...." Mais aprés tout l'A.N.F. n'est qu'un club qui peut se fabri-
quer le règlement qu'elle veut; alors qu'elle admet en son sein des
barons du second Empire, dont le seul mérite est que leurs épouses
ont plu à l'Empereur !!!

Répondre à ce message
 
 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Michel SOYEZ (---.sncf.fr)
Date:   31/05/2005 15:07

Je tente depuis un an environ de collecter toutes les sources concernant les multiples origines du surnom COURCOL de la famille de Baillencourt

J'ai finalement trouvé huit scenarii possibles :

Réf. : 1
Quand : 1419
Où : Une bataille près d'Abbeville
Qui : Baudoin de Baillencourt
Les faits : Il releva l'enseigne de Philippe le Bon. Celui-ci lui frappant sur l'épaule lui dit : "Tu es un gentil Courcol" parce qu'il était petit et avait le col ramassé. Baudoin aurait eu à l'époque 18 ans.
Remarques : L'arrière-arrière petit fils de Baudoin s'est marié entre 1454 et 1457 ; il semble donc que Baudoin n'a pas pu être présent à une bataille en 1419 à l'âge de 18 ans.
Sources : [FAM 14] qui cite [LAB]
[FAM 15] qui cite [NAT]

Réf. : 2
Quand : 1419
Où : Une bataille près d'Abbeville
Qui : Jean de Baillencourt, époux de Marguerite de la Couronne
Les faits : Il releva l'enseigne de Philippe le Bon. Celui-ci lui frappant sur l'épaule lui dit : "Tu es un gentil Courcol" parce qu'il était petit et avait le col ramassé.
Remarques : -
Sources : [FAM 14,61] qui cite [GEN]

Réf. : 3
Quand : 1346
Où : La bataille de Crécy en Ponthieu (à 15 km d'Abbeville)
Qui : Un de Baillencourt
Les faits : Philippe VI de Valois ?
Remarques : Tradition familiale.
Sources : [FAM 14,15] qui cite [BOU]

Réf. : 4
Quand : Début XVème
Où : ?
Qui : Bauduyn de Baillencourt
Les faits : "Je, Jan de Vaux, notaire de ceste ville, certifie à tous qu'il appartiendra avoir veu les originales des copies cy devant narré et copie par la main du Sr H. de Baillencourt exhibés dicelles comme aussi deux attestations, l'ung du duc Jean le Bon (sic), l'autre duducq Charles de Bourgogne servant à l'honneur du surnom de Baillencourt donné par lesdits ducqs pour leur haults faicts, comme appert assez clairement par le manuscrit de Ascanus, historiographe du temps de Philippe le Bon qui donné à Bauduyn de Baillencourt le surnom de Courcol pour sa vertu."
Remarques : Cf remarque [1]
Sources : [FAM 15] qui cite [LAB 1103]

Réf. : 5
Quand : 1419 ?
Où : Une bataille près d'Abbeville
Qui : Sire de Rosimbos
Les faits : " ... En même temps le Sire de Rosimbos avait relevé la bannière de Bourgogne ..."
Remarques : L'auteur ne cite pas un de Baillencourt mais le Sire de Rosimbos, membre d'une vieille famille de la région d'Arras - Bapaume.
Sources : [DUC 344]

Réf : 6
Quand : 1429
Où : ?
Qui : Bauduin de Bailliencourt
Les faits : "Bauduin de Bailliencourt dit par le Bon Duc de Bourgogne Courcol l'an 1429 ..."
Remarques : Les généalogies de Sars de Solmon sont connues pour comporter de nombreuses erreurs.
Sources : [CSS]

Ref. : 7
Quand : 1419
Où : -
Qui : Bauduin de Bailliencourt
Les faits : Copie d'une lettre du Duc de Bourgogne Philippe le Bon, escrite en faveur et louange de Messire Bauduin de Bailliencourt, l'an 1419, par laquelle lui donne le surnom de Courcol et le titre de Chevalier. "La présente journée nous avons assez fait assez cognoistre la vertu, valeur et courage de Bauduin de Bailliencourt, Capitaine de Chevaux-Legers de notre Armée, lequel a remis la victoire en nos mains, par la réparation et recouvrement de nostre grand Etendart fracassé et en main de notre contraire, que pour jeusne qu'il étoit et de petite corpulence, qui nous l'a fait nommer Courcol, [ ... ] en notre Camp proche d'Abbeville, l'an de notre rédemption 1419" Signé Philippe.
Remarques : La copie est très postérieure aux faits rapportés. A l'époque où cette lettre aurait été écrite, le nom de Baillencourt s'écrivait sans i après les deux l ; quant-à Bauduin, Cf [1]
Sources : [PRE 126]

Réf. : 8
Quand : 1214
Où : La bataille de Bouvines
Qui : Un combattant nommé de Baillencourt
Les faits : Surnom donné par Philippe-Auguste à un de Baillencourt qui s'était illustré par son courage lors de la bataille.
Remarques : Il s'agit d'une légende familiale.
Sources : [LEG]

Sources :
[FAM] : La famille Bailliencourt dit Courcol - Etude généalogique par Henry de Bailliencourt dit Courcol - mai 1950
[LAB] : Les labeurs de Messire Hugues de Baillencourt - deux manuscrits datant respectivement de 1610-1611 et de 1618, appartenant à Melle de Kergariou (original) et à Monsieur Robert de Bailliencourt dit Courcol (copie)
[GEN] : Généalogie de Ballencourt - Dom Le Pez
[BOU] : Bibliothèque de Bourgogne à Bruxelles - Leblond, ms 5695 et Léopold-Ignace de Baillencourt, ms 877II
[NAT] : Bibliothèque Nationale de Paris - ms 8537
[DUC] : Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, 1364-1477 - Prosper Brugière, Baron de Barante (1782-1866)
[CSS] : Casimir Sars de Solmon - Bibliothèque Municipale de Valenciennes
[PRE] : Preuves, titres et documents de la Maison de Baillencourt dit Courcol - G. Dansaert - 1925
[LEG] : Légende familiale rapportée par Monsieur Didier Baudoux (mail : hannibal2@tele2.fr)


Conclusions :

1. Bauduin n'a pas pu relever une enseigne du Duc de Bourgogne en 1419 car il vivait bien avant cette période.
2. Si, lors d'une bataille près d'Abbeville en 1419, l'enseigne du Duc fut relevée, elle a pu l'être par une autre personne qu'un de Baillencourt car aucun document original contemporain de l'évènement ne nous est parvenu. Une source cite le Sire de Rosimbos.
3. Le surnom de Courcol est à ce point attaché à la famille de Baillencourt que longtemps il s'y substitua. Il est clair qu'il a une grande valeur sentimentale dans la famille depuis la fin du moyen-âge .


Ce que je pense :

Au moyen-âge, et jusqu'à la Révolution, tous les soldats portaient des surnoms. Un de Baillencourt était surnommé Courcol par ses compagnons d'armes pour son physique. Sa vaillance ou son charisme ont poussé ses descendants à prendre ce surnom comme nom de famille lorsque ceux-ci se sont généralisés en France.


PS : j'ai placé sur mon site familial ce que j'ai trouvé sur la famille de Baillencourt (en citant les sources bien entendu) : sceaux, blasons, généalogies, extraits de bouquins ...
Je ne sais pas si le forum autorise les liens sur le Web.
Voici l'adress de mon site : http://michel.soyez.online.fr
Il faut cliquer sur le menu GENEALOGIE puis choisir le sous menu ORIGINES.


Michel SOYEZ.

Répondre à ce message
 
 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Guy de Bailliencourt dit Courc (---.w80-14.abo.wanadoo.fr)
Date:   01/06/2005 15:09


Pour moi les attestations des Ducs de Bourgogne sont douteuses car
elles sont données en forme de "Vidimus" sorte de copie conforme
realisée par notaires contre èspèces !!
Ce qu'il ya de sûr ,c'est que le surnom est antérieur à 1340 et qu'il est
glorieux comme l'indique les sceaux antérieurs à 1600 avec la mention
"Fut par Vertu Courcol " Vertu ayant ici le sens latin du terme :"virtus"
c'est à dire Courage. En dehors de cela les 7 scenarii ne mènent pas
à la vérité, ; alors pourquoi par Bouvines puisque nos ancêtres y etaient!!
Pour le moment , il est inutile de chercher à aller audelà !!!
Je crois avoir fait le point sur toutes les interrogations actuelles !!

Guy de Bailliencourt

P.S. Merci tout de même à tous ceux qui dépensent tellement d'énergie
pour s'intéresser à notre famille.
Pour tout renseignement complémentaire: guy.courcol@wanadoo.fr

Répondre à ce message
 
 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Michel Soyez (---.dial.proxad.net)
Date:   01/06/2005 23:37

Entièrement d'accord avec vous.
Je pense aussi que l'origine du surnom a toutes les chances de se situer à Bouvines.
De toutes façons, il est clair qu'il est logique d'en rechercher la source avant le milieu du 14ème siècle.

La recherche est en cours ...

Répondre à ce message
 
 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: isabelle vinstock (---.w86-193.abo.wanadoo.fr)
Date:   10/07/2005 12:14

j'ai bien connu des de baillencourt dit courcol à valenciennes nord

Répondre à ce message
 
 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Pierre (---.anon.t-online.fr)
Date:   13/07/2005 13:16

Bonjour,
sur les origines du surnom, je trouve Baudoin de Baillescourt dit Courcol, né vers 1397 et décédé en 1452, ce qui ne rend pas improbable la version n°1, selon laquelle il aurait eu 18 ans en 1419.

Par ailleurs, cette même version est assez proche de plusieurs autres: la 2 (si l'on ne tient pas compte de l'identité, Jean étant l'arrière-petit-fils de Baudouin), la 4, la 6 (en présumant d'une erreur sur la date) et la 7.

Ce qui ne présume en aucun cas de sa véracité, mais peut faire porter un faisceau de présomptions... ou simplement être le reflet de recopies d'un texte à l'autre.


Ce qui me semble certain, c'est que le fait d'armes en question dut être mémorable pour faire la fierté de la famille (ma grand-mère me le contait quand j'étais jeune), au point que la famille ajouta le surnom à son patronyme, parfois de préférence à celui-ci, au mépris des usages. En effet, il ne semble pas exister (ou exister peu) d'autres familles ayant porté de cette manière un surnom.

Répondre à ce message
 
 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: julien chaix (---.net-82-216-176.lyon5.rev.numericable.fr)
Date:   19/07/2005 16:24

Ma grand mere est une courcol de baillencourt et son premier enseignement a ete : la noblesse ne se resume pas a un nom mais a la grandeur de l'ame et du coeur .

Répondre à ce message
 
 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Michel Wibault (81.80.49.---)
Date:   20/07/2005 14:12

Mon arrière grand mère était une baillencourt dit courcol (de Douai)
Elle épousa Achille Wibault

Répondre à ce message
 
 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Guy de Bailliencourt dit Courc (---.w81-53.abo.wanadoo.fr)
Date:   27/07/2005 15:28


Il est tout-à- fait faux de dire que cette famille ne figure dans aucun
nobiliaire. Je dis bien nobiliaire et non armorial !!!

1) Dictionnaire de la Noblesse
de Jouffroy d'Echavannes

2) Eloges des Familles nobles
de Cambray et du Cambrésis
de Le Carpentier (Leide, 1664 ) p. 157 et 158

Sans compter tous les armoriaux qui, bien que non probants,
montre la notoriété de la Maison de Bailliencourt dit Courcol.

Répondre à ce message
 
 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Lulu (217.167.151.---)
Date:   15/08/2005 20:32

Je souhaite apporter ici des informations qui me semblent plus que nécessaires, surtout après avoir lu la teneur des précédents messages… Etant moi-même, par les femmes, un très lointain descendant de la famille BAILLIENCOURT DIT COURCOL, je me suis donc penché de très près sur le cas de cette famille. Mes recherches ont été riches d’enseignements.

Je vous propose de vous faire part du résultat de ces recherches par le biais d’un jeu de 12 questions-réponses qui vous permettra, je l’espère, d’y voir plus clair. Toutes les informations qui suivent sont prouvées et ont été démontrées par les meilleurs spécialistes de l’histoire de la noblesse. Ces informations ne souffrent donc absolument d’aucune contestation.



1°) Concernant les BAILLIENCOURT DIT COURCOL, quels sont les ancêtres les plus lointains qu’on leur connaisse ?

La généalogie prouvée des BAILLIENCOURT DIT COURCOL, famille originaire d’Artois, ne remonte pas au-delà du milieu du 14ème siècle !

En effet les généalogistes ont pu remonter (non sans incertitudes sur certaines dates) jusqu’à Baudoin COURCOL, qui se serait marié vers 1340 avec Marie de RICAMETZ.
De cette union naquit entre autres Jacques COURCOL, marié vers 1370 avec Barbe de BEAUFFORT.
De ceux-ci naquit notamment Pierre COURCOL (né vers 1380). Il fut bailli et il s’est marié vers 1410 avec Marguerite de GOUY.
De cette union naquit à son tour Jean COURCOL, qui serait né vers 1410 et décédé vers 1490. Bourgeois d’Arras, il était seigneur de St-Bertin-en-Blairville et il s’est marié avec Marguerite de LA COURONNE.
De cette union naquirent cinq fils : Robert COURCOL (décédé vers 1496), Colart COURCOL (né vers 1430), Jacques COURCOL (signalé vivant en 1516), Jeannet (décédé vers 1499), Jean COURCOL (né vers 1440 et décédé vers 1501). Ce dernier, seigneur de St-Martin-en-Blairville, s’est marié avec Jeanne de BEAUFFORT.
De ceux-ci naquit Philippe COURCOL (né vers 1472 et décédé vers 1533) qui fut bourgeois d’Arras et capitaine au château de Beauffort. Il s’est marié avec Jeanne GREGOIRE.
De cette dernière union sont issus Pierre COURCOL (né vers 1500) et Pasquier COURCOL (né vers 1520).

C’est de ce Pasquier COURCOL que descendent 98% des BAILLIENCOURT DIT COURCOL subsistant aujourd’hui en France. La descendance de Pierre subsiste elle aussi mais elle est actuellement en voie d’extinction.

Toutes les recherches pour remonter au-delà de Baudoin COURCOL sont restées à ce jour totalement vaines. Aucun document filiatif écrit ne permet d’aller au-delà du 14ème siècle. Certains « généalogistes » amateurs s’efforcent de remonter avant 1340 mais leurs résultats ne reposent que sur des coïncidences, des conjectures, des spéculations que rien de sérieux ne vient démontrer. Certains arbres généalogiques publiés dans des ouvrages ou sur Internet (Geneanet par exemple.) ne sont pas exempts d’aberrations. Ainsi dans l’arbre généalogique consultable sur www , on lit que le prétendu père de Baudoin COURCOL, Louis, serait né vers 1350, qu’il se serait marié vers 1380, alors même que son propre fils Baudoin se serait marié vers 1340… On y lit aussi que ce même Baudoin COURCOL serait mort en 1452 : autrement dit si on suppose qu’il avait 20 ans en se mariant en 1340, il avait donc environ 132 ans en 1452… D’autres « généalogistes » font naître Baudoin en 1350 ou 1392…

Bref, tous les travaux tentant de faire remonter les COURCOL jusqu’au 10ème siècle sont purement fantaisistes. La date limite de nos connaissances c’est 1340, rien de plus.



2°) Mais les BAILLIENCOURT DIT COURCOL actuels ne sont-ils pas descendants de la famille noble des LANDAS/BAILLIENCOURT (ou BAILLESCOURT), dont le nom est cité dès 976 ?

Tout cela n’est que pure légende !

Il n’existe absolument aucune preuve de cette parenté avec l’illustre famille des LANDAS/BAILLIENCOURT. Aucun acte de filiation écrit ne corrobore une telle assertion. Or, en matière de généalogie et de droit nobiliaire, seuls comptent les actes filiatifs écrits authentiques. Et ces actes prouvant le lien entre les LANDAS du 10ème siècle et les COURCOL du 14ème siècle n’existent pas, ou plus précisément n’ont jamais existé.

Si ces actes avaient vraiment existé, ils auraient fait de la famille BAILLIENCOURT DIT COURCOL, au 18ème siècle, l’une des familles nobles les plus anciennes et les plus illustres de France ! Plus ancienne et plus illustre, par exemple, que les ROCHECHOUART-MORTEMART (980), les GRAMONT (1003), les LA ROCHEFOUCAULD (1019), les CAUMONT LA FORCE (1040), les MONTESQUIOU-FEZENSAC (1050), les CHOISEUL-PRASLIN (1060), ou encore les CLERMONT-TONNERRE (1080). Excusez du peu ! Ces illustres familles constituent aujourd’hui des exemples extrêmement rares de familles nobles remontant de manière prouvée au 11ème siècle et, exceptés les MONTESQUIOU-FEZENSAC, elles sont toutes des maisons ducales ! Alors, dire que les modestes BAILLIENCOURT DIT COURCOL, dont personne n’a jamais entendu parler à la cour du Roi, sont « de plus ancienne et plus illustre race » que toutes ces familles, c’est vraiment vouloir rejouer la fable de la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf…

En outre, si vraiment les BAILLENCOURT DIT COURCOL remontaient à 976 comme ils le prétendent, ils auraient dû logiquement être admis aux Honneurs de la Cour. Les Honneurs de la Cour, créés en 1715, étaient un privilège accordé aux familles nobles dont la filiation noble prouvée devait remonter avant 1400. Etre admis aux honneurs de la Cour donnait la possibilité aux hommes de participer à une chasse avec le Roi et de monter dans son carrosse, et aux femmes d’être présentées à la Reine… Au total, près de 900 familles nobles françaises et étrangères, prouvant leur noblesse avant 1400, furent ainsi admis aux Honneurs de la Cour entre 1715 et 1789. Or jamais les représentants de la famille BAILLIENCOURT DIT COURCOL n’y furent admis. Cela démontre sans ambiguïté possible que les BAILLIENCOURT DIT COURCOL ne sont aucunement issus d’un soi-disant cadet de l’illustre famille noble des LANDAS du 10ème siècle.

Il n’y a donc aucun lien de parenté entre les familles LANDAS/BAILLIENCOURT d’un côté et BAILLIENCOURT DIT COURCOL de l’autre. Ce sont deux familles parfaitement distinctes.

Pour terminer sur ce point, disons que la pratique qui consiste à s’inventer une généalogie illustre, remontant très loin dans le temps, est une pratique courante au Moyen Age et sous l’Ancien Régime. Toutes les familles nobles, mêmes les plus connues, se sont inventées une généalogie remontant bien au-delà de ce qu’elles pouvaient prouver. Certaines se disant descendantes de Charlemagne ou Clovis, quand ce n’était pas de Ramsès II ou de Cléopâtre ! D’autres, plus modestes, se rattachaient à un valeureux croisé imaginaire… Les rois de France eux-mêmes s’affirmaient descendants tantôt de David roi d’Israël, tantôt des Troyens de l’Antiquité… Certaines familles nobles versaient même dans le fantastique : la célèbre famille des LUSIGNAN par exemple affirmait être issue de la fée Mélusine… D’autres familles se rattachaient au roi Arthur ou au chevalier Lancelot, personnages imaginaires comme on sait. Bref, en se rattachant aux LANDAS/BAILLIENCOURT, les BAILLIENCOURT DIT COURCOL n’ont fait que ce que nombre de familles (nobles ou bourgeoises) faisaient à l’époque : le rattachement arbitraire à une famille plus ancienne encore, dans le but de s’attribuer un surcroît d’honneur, de prestige et de reconnaissance.

Concernant ces rattachements abusifs, on lira le « Cahier noir » de Charondas (réédité en 1999) qui donnent des dizaines d’exemples de familles subsistantes, et de fausse noblesse, s’attribuant sans vergogne des ancêtres nobles prestigieux. C’est à la fois risible et consternant dans la mesure où plusieurs de ces familles ont fini par s’auto-persuader de leurs « illustres » origines…



3°) Comment se fait-il que les BAILLIENCOURT DIT COURCOL portent les armoiries de la famille LANDAS s’ils n’en sont pas issus ? N’est-ce pas là justement une preuve d’un lien entre les deux familles ?

Là aussi, les BAILLIENCOURT DIT COURCOL ont fait ce que certaines familles au Moyen Age et sous l’Ancien Régime ont pratiqué sans scrupule : l’usurpation d’armoiries.

Mais expliquons ici comment cela s’est réellement passé. C’est vers la fin du 14ème siècle ou au début du 15ème siècle que la famille COURCOL, qui ne s’appelait pas encore à l’époque BAILLIENCOURT DIT COURCOL, a acheté une petite terre en Artois, la terre de Bailliencourt. Une terre dont les COURCOL sont donc devenus les nouveaux seigneurs. Or cette terre de Bailliencourt avait jadis appartenu à l’une des branches de la famille des LANDAS/BAILLIENCOURT, et ce depuis la fin du 10ème siècle jusqu’au 13ème ou 14ème siècle. Date à laquelle cette terre quitta la famille des LANDAS et fut revendue. Les COURCOL, nouveaux propriétaires, se sont alors crus autorisés à relever les armes et le cri d’armes des LANDAS/BAILLIENCOURT, les anciens propriétaires. Tout simplement.

Notons que cette pratique, comme nous l’avons dit, n’a rien d’exceptionnel à l’époque. De multiples exemples nous le montrent d’ailleurs encore aujourd’hui. Ainsi, on citera le cas de deux familles, toujours subsistantes : JACQUELOT du BOISROUVRAY et JACQUELOT de CHANTEMERLE de VILLETTE. La première est d’authentique noblesse (1553), la seconde n’a jamais été noble. Il n’existe en outre strictement aucun lien de parenté entre ces deux familles. Et pourtant ces deux familles portent aujourd’hui exactement les mêmes armes ! Ce qui s’est passé est fort simple : sous l’Ancien Régime, la famille JACQUELOT de CHANTEMERLE de VILLETTE, non noble, profitant d’une homonymie, s’est rattachée illégitimement à la famille JACQUELOT du BOISROUVRAY. Pour renforcer l’illusion, elle lui a même emprunté ses armes. Une homonymie, des armes identiques : c’était là un moyen simple et efficace pour se faire passer comme noble… Tellement efficace que le bailliage de Moulins, en 1789, n’y a vu que du feu et a convoqué les JACQUELOT de CHANTEMERLE de VILLETTE, comme toutes les autres familles nobles du bailliage, devant la commission de vérification des preuves de noblesse, en vue de l’élection des représentants de la noblesse aux états généraux ! Mais comme cette famille savait qu’elle n’était pas noble, qu’elle n’avait aucune preuve à présenter, elle préféra prudemment ne pas se rendre devant la commission, de peur que la vérité n’éclate publiquement… Précisons également que l’ANF elle-même s’est faite « piéger » en acceptant en son sein en 1935 cette famille de fausse noblesse. Ce n’est que dans les années 1950 que le pot aux roses fut découvert ! (Voir à ce sujet l’intéressante mise au point de Régis Valette dans « Un juge d’armes au Jockey Club » de Charondas, réédité en 2000).

Une identité d’armes n’a donc jamais constitué une preuve décisive d’appartenance à une même famille (tout au plus une présomption), et encore moins une preuve de noblesse. Aux 17ème et 18ème siècles, les Intendants de province, les Juges d’armes et autres Généalogistes des ordre du Roi, chargés de faire la chasse aux faux nobles, savaient d’ailleurs parfaitement à quoi s’en tenir. Le laxisme, pour ne pas dire l’anarchie qui régnait dans le port des armoiries a même contraint Louis XIV à sévir et à signer l’édit du 28 novembre 1696, obligeant toute personne, ville, corporation, université, etc., à déclarer et faire enregistrer officiellement ses armes à l’Armorial général, ceci afin « de retrancher les abus qui s’étaient glissés dans le port des armoiries » (selon les termes de l’édit). Abus parmi lesquels se trouvait l’usurpation d’armes. Malheureusement, cet édit n’eut pas totalement l’efficacité escomptée…

Mais revenons aux BAILLIENCOURT DIT COURCOL. Il est clair que cette famille a relevé indûment les armes des LANDAS/BAILLIENCOURT, ceci afin d’entretenir l’illusion que les COURCOL étaient descendants de l’illustre famille des hauts sires des LANDAS. Au passage, ils ont également relevé leur cri d’armes « Landas ! ».



4°) Qu’en est-il de l’origine du surnom « COURCOL » qui aurait été attribué à un chevalier de BAILLIENCOURT lors d’une bataille ? Et qui est à l’origine de leur devise « Fut par vertu Courcol » ?

Nous sommes là encore en pleine légende !

En réalité, les COURCOL se sont toujours appelés COURCOL ! C’est là leur véritable patronyme. C’est celui qu’ils portaient au 14ème siècle, comme le prouve les archives. Ça n’a jamais été un surnom !!!

Mais examinons de plus près cette légende. Celle-ci ne se fonde que sur quelques rares textes.

L’un de ces textes est une déclaration de Jean de VAUX (lequel a épousé une BAILLIENCOURT DIT COURCOL) datée de mai 1619 : « Je, Jean de Vaux, notaire de ceste ville, certifie à tous qu’il appartiendra avoir vu les originales des copies scy devant narré, et copié par le command. du sr. BAILLENCOURT exhibens d’icelles comme aussi deux attestations, l’ung du ducq Philippe le Bon, l’autre du ducq Charles de Bourgogne, servant à l’honneur de ceulx du surnom de Baillencourt, données par lesditz ducqs, pour leurs haults faicts, comme appert assez clairement par le manuscrit de Ascanius, historiographe du temps de Philippe le Bon, qui donna à Baudouyn de BAILLENCOURT le surnom de COURCOL pour sa vertu […] ».

Quel était donc le contenu précis de ces attestations signées par les ducs de Bourgogne et dont Jean de VAUX certifie avoir vu les originaux ? C’est un autre texte, également une copie, qui nous l’explique : « La présente journée nous avons fait assez cognoistre la vertu, valeur et courage de Bauduin de BAILLIENCOURT, capitaine de chevaux-légers de notre Armée, lequel a remis la victoire en nos mains, par la réparation et recouvrement de nostre grand étendart fracassé et en main de notre contraire, que pour jeune qu’il était et de petite corpulence, qui nous l’a fait nommer COURCOL, […] en notre camp proche d’Abbeville, l’an de notre rédemption 1419. » Signé Philippe.

Tels sont donc les principaux éléments sur lesquels se fondent aujourd’hui encore les BAILLIENCOURT DIT COURCOL pour expliquer l’origine du nom COURCOL.
C’est donc Baudoin de BAILLIENCOURT, lors d’une bataille près d’Abbeville en 1419, qui aurait été surnommé « COURCOL » par le duc de Bourgogne Philippe le Bon, après avoir ramassé l’étendard de ce dernier. Et ceci en raison de sa petite corpulence (Courcol = col court).

L’ennui c’est que ces textes prouvent involontairement que toute cette histoire n’est que légende ! En effet, le Baudoin dont il est question ici ne peut être que celui qui s’est marié en 1340 avec Marie de RICAMETZ. Ce ne peut être que lui car aucun autre membre de cette famille ne porte un tel prénom au cours des 14ème et 15ème siècles. Or si on suppose que Baudoin avait 20 ans en se mariant en 1340, il aurait donc eu 99 ans en 1419… On imagine mal un tel vieillard combattre en armure et à cheval ! Qui plus est, le texte de l’attestation signée par Philippe le Bon nous dit que Baudoin était « jeune » ! Bref, la belle histoire s’écroule sous nos yeux…
Précisons par ailleurs que les unités de cavalerie de « chevaux-légers » n’existaient pas encore au Moyen Age…
Précisons encore que les textes qui nous rapportent cette belle légende ne datent que du 17ème siècle donc bien après les événements cités.
Précisons surtout que l’on ne possède aucun original des attestations des ducs de Bourgogne. Nous n’avons que des copies, écrites elles aussi bien après les événements… Comme par hasard !
Enfin précisons, et c’est là le plus savoureux, que le nom de COURCOL était déjà porté dans différents actes civils au cours de la seconde moitié du 14ème siècle, donc bien avant 1419…

Bref, nous sommes en présence d’une très belle fable. Il n’y a jamais eu de Baudoin de BAILLIENCOURT ayant combattu en 1419, ni à aucune autre époque. Il n’y a jamais eu d’attestation du duc de Bourgogne, lequel n’a jamais rencontré un chevalier de BAILLIENCOURT. Mais alors d’où vient le nom de COURCOL ? C’est tout simplement le patronyme que cette famille a TOUJOURS porté. Ça n’a jamais été un surnom.

Les BAILLIENCOURT DIT COURCOL actuels (quelques uns du moins) sont conscients de toutes les aberrations que nous avons soulignées. Mais ils ne veulent pas en démordre pour autant. Pour eux, cette bataille durant laquelle leur ancêtre aurait été surnommé « COURCOL » doit forcément avoir eu lieu. Si ce n’est pas en 1419 c’est donc avant ! Certains pensent à la bataille de Crécy de 1346. D’autres à la célèbre bataille de Bouvines de 1214. L’ennui c’est que les partisans de ces nouvelles théories sont incapables de les prouver, et de citer le nom du chevalier qui aurait participé à l’une ou l’autre de ces batailles. Mais surtout il y a quelque chose d’incompréhensible : si c’était à la bataille de Bouvines, alors pourquoi les BAILLIENCOURT DIT COURCOL des 17ème et 18ème siècles n’en ont-ils pas gardé le souvenir ? Pourquoi n’ont-ils retenu que la date de 1419, ainsi que les noms de Philippe le Bon et de Baudoin qui vécut dans la seconde moitié du 14ème siècle ? Pourquoi n’ont-ils pas retenu le nom de la bataille de Bouvines, pourtant l’une des plus célèbres batailles gagnées par le roi de France au Moyen Age et dont il est, de ce fait, facile de se rappeler ? Pourquoi n’ont-ils pas conservé le souvenir précis du prénom du chevalier qui reçut le surnom « si glorieux » de COURCOL durant cette bataille de Bouvines ? Et si c’est vraiment de la bataille de Bouvines de 1214 qu’il s’agit, alors pourquoi a-t-il fallu attendre l’an 1340 pour que le surnom « si glorieux » de COURCOL fasse enfin son apparition dans des actes écrits, soit près de 130 après Bouvines ? Pourquoi ce surnom « si glorieux » n’est-il pas mentionné dès 1215 ou 1216 dans les archives ? Pourquoi ce surnom « si glorieux » n’est-il même JAMAIS mentionné dans toutes les archives écrites concernant la famille LANDAS /BAILLIENCOURT durant tout le 13ème siècle ?

Tout simplement parce que ces faits n’ont jamais existé et qu’il s’agit d’une légende, une légende qui a pris progressivement forme seulement aux 15ème et 16ème siècles.



5°) Quel était l’intérêt d’inventer cette légende ?

Nous avons vu précédemment que les COURCOL avaient usurpé les armes et le cri d’armes des LANDAS/BAILLIENCOURT après avoir acheté la terre de Bailliencourt, une ancienne possession des LANDAS/BAILLIENCOURT. Le but était, pour les COURCOL, de se rattacher au souvenir d’une illustre famille d’Artois et ainsi de renforcer leur prestige aux yeux des autres familles nobles de l’Artois.

Mais cela n’était pas suffisant. Il ne suffisait pas d’avoir acheté la terre de Bailliencourt. Il ne suffisait pas d’avoir repris les armes des LANDAS/BAILLIENCOURT, les anciens propriétaires. Il fallait aussi leur reprendre leur propre nom ! En effet, comment faire croire au commun des mortels que l’on est descendant des LANDAS/BAILLIENCOURT quand on s’appelle simplement et modestement COURCOL ? Et c’est là que la famille COURCOL eut l’idée géniale d’inventer cette légende. Grâce à cette légende, les COURCOL devinrent « de BAILLIENCOURT ». Ils se mirent à prétendre que « de BAILLIENCOURT » était leur vrai nom, et que le nom de COURCOL n’était en fait qu’un surnom « glorieux », reçu lors d’une épique bataille… De patronyme initial, « COURCOL » devint surnom. Et « de BAILLIENCOURT », qui n’était initialement que le nom de la terre qu’ils venaient d’acheter et qui avait appartenu jadis aux LANDAS/BAILLIENCOURT, devint leur nouveau patronyme. Ainsi les obscurs COURCOL devinrent les glorieux BAILLIENCOURT DIT COURCOL. Ainsi l’illusion devenait-elle parfaite : les COURCOL étaient devenus, aux yeux des naïfs, les descendants des LANDAS/BAILLIENCOURT !

Encore une fois répétons-le, le patronyme primitif de cette famille est bien COURCOL, tout court. Ils n’ont commencé à s’appeler BAILLIENCOURT DIT COURCOL que bien après avoir acheté la terre de Bailliencourt, fin 14ème ou début 15ème siècle. Encore faut-il souligner que cela n’a pas été sans mal. Certains représentants de cette famille ont continué pendant longtemps, jusqu’au début du 17ème siècle, à s’appeler COURCOL tout court.



6°) Les BAILLIENCOURT DIT COURCOL ont-ils été nobles ?

Sur ce point il n’y a absolument aucun doute : les BAILLIENCOURT DIT COURCOL faisaient bel et bien partie, à une certaine époque, de la noblesse.

Mais contrairement à la légende, cette noblesse ne vient pas des LANDAS/BAILLENCOURT puisqu’ils n’en sont pas descendants. Les BAILLIENCOURT DIT COURCOL sont entrés dans l’ordre de la noblesse au cours du 16ème siècle (de manière sûre et certaine) et peut-être même dès le 15ème siècle. Ils sont entrés dans la noblesse « par agrégation ». C’était à l’époque le processus le plus courant pour devenir noble. Les COURCOL du 14ème siècle n’étaient encore que des braves bourgeois. Puis à partir du 15ème siècle, ils ont commencé une lente ascension sociale, sont devenus propriétaires de plusieurs fiefs. Leur mode de vie aisé, leurs richesses accumulées, leur notoriété, leurs alliances avec d’autres familles nobles, ont fini par les faire assimiler à la noblesse. C’est ce que l’on appelle l’anoblissement par agrégation. Cette agrégation à la noblesse a été clairement reconnue par un arrêt rendu par le Conseil des Elus d’Artois, une cour souveraine, le 15 octobre 1588. Précisons que l’anoblissement par agrégation (par le mode de vie) a été définitivement supprimé sous Louis XIV dans la seconde moitié du 17ème siècle.

Mais entrer dans la noblesse est une chose. S’y maintenir en est une autre ! Comme le précise l’arrêt de 1588, la noblesse des COURCOL est reconnue « si longtemps qu’ils ne feront acte ou exercice dérogeant ». Autrement dit, tout noble peut retomber dans la roture s’il fait dérogeance.



7°) Qu’est ce que la dérogeance ?

La dérogeance c’est un mode de vie incompatible avec celui de la noblesse. Cela veut dire pratiquer des activités professionnelles jugées « ignobles », non nobles, indignes du rang de noble. Par exemple le commerce de détail (boutiques, enseignes, étalages), l’hôtellerie, le prêt à intérêt. Egalement ignoble est jugé l’exercice de tous les métiers manuels (y compris à un poste de direction), l’exploitation agricole à ferme pour autrui. Egalement dérogeant : l’exercice des charges de base telles que notaire, procureur, sergent, huissier et greffier des petites juridictions. Ou encore la domesticité, etc. Tout noble qui serait contraint, pour survivre financièrement, de pratiquer ces métiers retomberait immédiatement dans la roture. A l’inverse, le commerce de gros et le commerce maritime, la direction d’industries métallurgiques, d’industrie de verrerie et des mines sont exceptionnellement admis. Le principe de dérogeance ne concerne que la période d’Ancien Régime et il a été supprimé par la Révolution. Et quand Louis XVIII a restauré la noblesse en 1814, il n’a cependant pas rétabli le principe de dérogeance. Ce qui fait qu’à partir de 1814, toutes les familles nobles d’Ancien Régime ont pu désormais exercer tous les métiers, mêmes les plus vils, sans risque de retomber dans la roture.

Par ailleurs, l’omission des titres (comte, vicomte, baron) ou des qualifications nobiliaires (chevalier, écuyer) dans les actes officiels est également considérée comme un acte de dérogeance. Rappelons que, sous l’Ancien Régime, tous les nobles ne sont pas forcément titrés, c’est-à-dire que tous ne sont pas comtes ou barons par exemple. Un très grand nombre ne porte pas de titres tout en faisant cependant partie de la noblesse et en bénéficiant de ses privilèges. Pour les nobles qui ne portent pas de titres, il y a la qualification d’écuyer. Cette qualification est strictement réservée aux nobles. Elle est par exemple employée dans tous les actes écrits que pourrait signer un noble (registres paroissiaux, actes notariés, etc.).

Or toute la question est de savoir si les BAILLIENCOURT DIT COURCOL ont maintenu, au cours des 16ème, 17ème et 18ème siècles, leur position dans la noblesse, s’il n’ont pas dérogé dans la roture en pratiquant une activité professionnelle incompatible avec leur rang de noble. L’étude attentive de la généalogie des BAILLIENCOURT DIT COURCOL et de leurs activités professionnelles montre que certaines branches de cette famille sont restées nobles mais que d’autres branches ont bel et bien dérogé dans la roture.



8°) Quelles sont les branches qui sont restées nobles ?

Nous avons vu que Jean COURCOL (1410-1490) avait eu avec Marguerite de LA COURONNE plusieurs enfants dont cinq fils : Robert, Colart, Jeannet, Jacques et Jean. Le plus simple est d’étudier chacune des descendances de ces cinq fils.

A) Branche de Robert COURCOL, décédé vers 1496. Sa descendance mâle se poursuit sur 7 générations. Il donne naissance à Pierre et Jean qui sont à l’origine de deux branches indiscutablement nobles.
La branche aînée, celle de Pierre, s’éteint dès 1602 dans les mâles. Ceux-ci occupaient des charges relevant de la noblesse de robe. Ils étaient donc nobles.
La branche cadette, celle de Jean, est la plus illustre de toutes. Elle a donné plusieurs barons d’Antigny, vicomtes d’Harlebecque, vicomtes de Wittres, du 16ème siècle au 18ème siècle. L’un d’entre eux, Charles François BAILLIENCOURT DIT COURCOL (1670-1736) est fait comte le 4 mars 1721 par l’empereur d’Autriche Charles VI, alors souverain des Pays-Bas. Cette branche s’éteint finalement en 1779.

B) Branche de Colart COURCOL, né vers 1430. Sa descendance mâle se poursuit sur 7 générations. Dans presque tous les cas, les hommes se disent écuyer. L’un d’entre eux, Alexandre de BAILLIENCOURT DIT COURCOL (1623-1691), conseiller d’Etat, est fait chevalier le 20 avril 1666 par le roi d’Espagne Philippe IV, alors souverain des Pays-Bas. Tous ces éléments laissent donc penser que cette branche s’est effectivement maintenue noble jusqu’à son extinction en 1745.

C) Branche de Jeannet COURCOL, décédé vers 1499. Sa descendance mâle se poursuit sur 10 générations. Ses représentants successifs portent la qualification d’écuyer. Deux d’entre eux, Nicolas puis son fils Gabriel, furent procureurs au Conseil d’Artois, la plus haute cour de la province, dans la seconde moitié du 16ème siècle. Deux siècles plus tard un de leurs descendants, Joseph de BAILLIENCOURT DIT COURCOL, obtient une attestation de noblesse délivrée par ce même Conseil d’Artois le 23 janvier 1775. On peut donc dire que cette branche s’est effectivement maintenue dans la noblesse jusqu’à la Révolution. Cette branche s’éteint finalement dans les mâles vers le milieu du 19ème siècle.

D) Branche de Jacques COURCOL. Il a un fils, Jehan (1501-1561) qui se dit écuyer et qui est gentilhomme et pannetier de l’Empereur Charles Quint. Etant donné la charge qu’il occupe, on peut donc penser qu’il est effectivement noble. Jehan n’aura que des filles. Cette branche s’éteint donc en 1561.

En conclusion, on peut donc dire que sur les cinq fils, quatre ont eu une descendance qui, dès le 16ème siècle, s’est effectivement maintenue dans la noblesse et cela jusqu’au 18ème siècle. Ce fait est indiscutable. Mais malheureusement toutes ces descendances ont fini par s’éteindre. La dernière s’éteint vers le milieu du 19ème siècle. A cette date, il n’y a donc plus aucun BAILLIENCOURT DIT COURCOL membre de la noblesse. Ce fait est lui aussi indiscutable.



9°) Mais qu’en est-il de la descendance du cinquième frère, Jean COURCOL ?

C’est justement cette branche-là, celle de Jean COURCOL, qui va basculer dans la roture. Or c’est de ce Jean que la totalité des BAILLIENCOURT DIT COURCOL actuels descendent ! Il faut donc l’examiner attentivement…

Jean COURCOL se marie avec Jeanne de BEAUFFORT. Il aura notamment pour fils Philippe, né vers 1472, marié à Jeanne GREGOIRE. Philippe ne semble pas avoir porté la qualification d’écuyer. De leur mariage naissent Pierre COURCOL, en 1500, et Pasquier COURCOL, en 1520. Ces frères donnent eux-mêmes naissance à deux branches qui vont parvenir jusqu’à nous. Etudions-les maintenant successivement.

A) Branche de Pierre COURCOL, né en 1500.

Pierre est lieutenant, c’est-à-dire une modeste charge judiciaire. Il ne semble pas porter le qualificatif d’écuyer. Autant d’éléments qui indiquent qu’il est manifestement tombé dans la roture. De son mariage avec Hélène BRUYANT, Pierre COURCOL va donner naissance à trois nouvelles branches.

a) La première branche, la branche aînée, s’éteint dès 1615.

b) La troisième branche, la branche benjamine, va donner Jean de BAILLIENCOURT DIT COURCOL (1623-1691) qui se voit accorder par Louis XIV une lettre patente le 17 décembre 1664.

Cette lettre doit être ici explicitée. Il s’agit d’une lettre d’anoblissement « en tant que de besoin » selon les termes mêmes du document. La lettre d’anoblissement en tant que de besoin est une lettre « à double visage » qui avait pour but, à la fois, de donner la noblesse à celui qui l’obtenait s’il n’était pas déjà noble, et de la lui confirmer s’il la possédait déjà. Le bénéficiaire de ce genre de lettre pouvait donc l’interpréter soit comme un anoblissement stricto sensu, soit comme une confirmation lato sensu de son ancienne noblesse s’il arrivait à la prouver. Et ceci à partir de la même lettre ! Mais tous les historiens s’accordent aujourd’hui à dire qu’en réalité ce genre de lettres n’est pas une maintenue réelle mais bel et bien un anoblissement. Pour masquer ce fait et ménager les susceptibilités du nouveau noble, on le confirme, mais comme il est douteux dans sa noblesse, on l’anoblit en tant que de besoin…

Dans le cas de Jean, la lettre explique que celui-ci « nous a très humblement remonstré qu’il provient de la noble maison des COURCOL (mais pas des LANDAS/BAILLIENCOURT !!! NDLR) audit pays d’Artois, mais que comme il est arrivé que les titres qui pourraient justifier sa noblesse ont été perdus dans les guerres que ledit pays a souffert en divers temps, il a besoin de nos lettres pour la lui redonner ». Et il est en outre précisé que le Roi consent à lui accorder cette lettre « en considération des services qu’ils nous a rendus et au public, tant en la fonction de la place d’échevin de notre ville d’Arras qu’il a remplie plusieurs fois qu’en toutes les autres occasions qui s’en sont offertes ». Telle est donc la véritable raison pour laquelle le Roi accorde cette lettre à Jean. Ce n’est pas seulement parce qu’il descend d’une maison noble mais c’est aussi et surtout pour SERVICES RENDUS qu’il est ainsi récompensé. Autrement dit, sans ces services rendus, il n’aurait jamais obtenu cette lettre. Cette lettre doit donc être interprétée moins comme une lettre de confirmation que comme une lettre destinée à récompenser des mérites, donc comme une lettre d’anoblissement. Par ailleurs, il est clairement dit que cette lettre ne bénéficie qu’à lui seul et à sa descendance directe (donc pas aux branches cousines) et à condition de ne point déroger. Malheureusement, Jean n’aura pas de descendant. Sa branche s’éteint donc en 1691.

c) Reste la deuxième branche, la branche cadette, celle d’où sont issus certains des BAILLIENCOURT DIT COURCOL actuels. Elle donne François (marié en 1579), écuyer au service du roi d’Espagne. Son fils Charles (marié en 1599) est lui aussi qualifié d’écuyer. Il semble donc que ces deux personnes se soient maintenues dans la noblesse. Mais vient ensuite François (marié en 1632 et dcd en 1685) qui ne porte pas le qualificatif d’écuyer. Il en sera de même pour les quatre générations qui se succèdent ensuite jusqu’à la Révolution. Aucun des ses représentants ne porte la qualification d’écuyer. Certains exercent le métier manuel d’orfèvre (dérogeant). De toute évidence, cette branche dès le milieu du 17ème siècle a définitivement basculé dans la roture et n’en était toujours pas ressorti quand survint la Révolution. On notera que les représentants de cette branche n’ont pas bénéficié de lettres patentes comme leur cousin Jean, ce qui semble bien indiquer que la modeste situation sociale qui était devenue la leur aux 17ème et 18ème siècles ne leur permettait plus de demander cette faveur au Roi. Enfin, aucun des représentants de cette branche n’a été convoqué aux séances de la noblesse en vue des élections pour les états généraux de 1789. Un argument de plus pour dire que cette branche est bel bien devenue roturière.

B) Branche de Pasquier COURCOL, né en 1520.

Pasquier a exercé la profession de fermier au profit des abbesses d’Etrun à Magnicourt-sur-Canche (62). Cette profession est clairement dérogeante, sans contestation possible. Il est donc roturier. Il a trois fils : Philippe, Jean et Charles.

a) La branche aînée, celle de Philippe (signalé vivant en 1579), s’éteint en 1591.

b) La branche cadette, issue de Jean (1548-1584), est celle d’où descendent 98% des BAILLIENCOURT DIT COURCOL actuels. Jean est homme d’armes des ordonnances du roi d’Espagne. Son fils Antoine (1575-1638) est qualifié d’écuyer. Ils sont donc peut-être encore nobles. Mais après eux et jusqu’à la Révolution, toutes les générations qui se succèdent, au nombre de cinq et divisées en deux branches principales, sont sans contestation possible définitivement retombées dans la roture. Certains de leurs représentants sont simples lieutenants ou baillis, de modestes charges devenues purement honorifiques aux 17ème et 18ème siècles, contrairement aux 14ème et 15ème siècles où ces charges avaient encore une certaine importance. Mais surtout, ils exercent presque tous en parallèle le métier de FERMIER, une activité éminemment dérogeante. Quelques uns sont marchands de draps (métier dérogeant), un autre notaire (métier dérogeant). Aucun de leurs représentants n’a obtenu de lettres d’anoblissement, de maintenue ou de confirmation. Aucun d’entre eux ne se dit écuyer à l’exception d’un seul (voir ci-après). Et aucun d’entre eux n’a été convoqué aux assemblées de la noblesse en vue des élections aux états généraux de 1789. L’affaire est donc entendue. Les BAILLIENCOURT DIT COURCOL issus de Jean COURCOL ont tous fini par déroger dès le milieu du 17ème siècle, ont perdu leur noblesse et sont restés dans la roture jusqu’à la Révolution !
Il y a le cas particulier de Jérôme (1648-1712) qu’il faut tout de même signaler. Celui-ci a été lieutenant de Magnicourt-sur-Canche. Or sur sa pierre tombale il est qualifié d’écuyer. Serait-il donc noble ? Pourtant, il n’exerce qu’une modeste charge judiciaire de lieutenant de bailliage. Il s’agit très vraisemblablement d’une usurpation de titre. En effet, sous l’Ancien Régime, et bien que cela soit interdit et punissable, nombre de bourgeois se sont parés de la qualité d’écuyer en vue de se faire passer pour noble. La fausse noblesse ne date pas d’aujourd’hui ! Dans le cas de Jérôme, c’est plus que probable, d’autant qu’il ne risquait guère d’être poursuivi et condamné puisqu’il était mort ! Il n’avait en effet rien à perdre à faire graver sur sa pierre tombale la qualification d’écuyer. En outre, il faut tout de même rappeler qu’une tombe est un monument purement privé, qui n’a aucun caractère officiel. On peut y faire graver ce que l’on veut dessus, cela ne constitue nullement une preuve selon le droit nobiliaire qui exige uniquement des actes officiels et non privés. Seule la qualification d’écuyer sur des actes officiels, sur des documents légaux (registres paroissiaux, documents fiscaux, actes notariés, etc.) peut éventuellement constituer une présomption de noblesse. Nous disons bien présomption et non pas preuve car il est arrivé que des bourgeois réussissent malgré tout à faire inscrire sur des actes officiels la qualification d’écuyer. L’ANF, dans son infinie sagesse, ne s’y trompe pas : elle refuse les dossiers des familles postulantes qui ne présentent comme « preuve » qu’une simple qualification d’écuyer sur un acte de décès par exemple. De toute façon, cela est finalement assez secondaire puisque les fils, petits-fils et arrière-petits-fils de Jérôme n’utilisent plus la qualité d’écuyer après lui. Donc le problème est réglé.

c) La branche benjamine issue de Charles tombe tout de suite dans la roture. Son fils Jean (dcd en 1648) et son petit-fils Philippe (dcd en 1663) sont tous deux notaires (métier dérogeant). Ils ne sont donc plus nobles. Un arrière petit-fils, Philippe (dcd en 1714) est également notaire, tandis que deux autres arrières petits-fils, tombent carrément dans le peuple en devenant marchand pour l’un et laboureur pour l’autre. Un arrière arrière petit-fils est sergent-garde de bois, un autre est procureur de bailliage (dérogeant). Trois autres encore sont cabaretier, cordonnier, peigneur de laine... Absolument aucun des représentants de cette branche benjamine ne se dit écuyer. A la veille de la Révolution, cette branche est clairement du peuple. Comme il se doit, aucun ne participe aux assemblées de la noblesse de 1789. Cette branche au final s’éteint définitivement en 1855.



10°) Qu’en est-il de la coutume d’Artois ?

Avant d’expliquer ce qu’est la coutume d’Artois, il faut revenir un instant sur le problème de la dérogeance. Nous avons vu précédemment de quoi il s’agissait : sous l’Ancien Régime, tout noble pratiquant une activité professionnelle indigne de son rang retombait immédiatement dans la roture. Mais cette dérogeance était-elle irréversible ?

En fait, lorsque le noble tombait en roture pour cause de dérogeance, cette déchéance était considérée comme définitive. Même s’il retrouvait quelque temps après une aisance financière lui permettant de nouveau de vivre sans travailler, il ne retrouvait pas sa noblesse. Cependant, si cette dérogeance intervenait après la naissance de ses descendants, ceux-ci restaient nobles. Mais si cette déchéance intervenait avant la naissance de ses descendants, ceux-ci étaient eux-mêmes roturiers. Dans ce cas, il existait une ultime possibilité : celle consistant à demander au Roi la faveur d’une lettre de « réhabilitation » ou de « relief ». Le Roi pouvait accorder cette lettre après examen de la situation du demandeur. Parfois il l’accordait, parfois non. C’était selon son bon vouloir. Pour faire une demande de relief ou de réhabilitation, le délai était de 100 ans. C’est-à-dire que les descendants du noble dérogé pouvaient faire une demande de relief et espérer retrouver pour eux-mêmes la noblesse de leur père ou de leur grand-père. Mais au-delà de 100 ans, la noblesse était définitivement irrécupérable. Dans le cas où la demande de relief était rejetée par le Roi ou si le délai de 100 ans était dépassé, les descendants du noble dérogé n’avaient pas d’autres solutions que de faire comme n’importe quel roturier voulant devenir noble : acheter une charge anoblissante ou obtenir une lettre d’anoblissement pour services rendus. Sinon, ils restaient roturiers. Telle était la règle, particulièrement rigide, dans le royaume de France au 18ème siècle.

Mais certaines provinces, telles la Bretagne, bénéficiaient de privilèges. C’était aussi le cas de l’Artois. Une coutume voulait qu’un noble qui dérogeait perde ses privilèges de noble (exemptions fiscales, port de l’épée, emplois réservés dans l’armée, etc.) mais que cette situation soit seulement transitoire et non définitive. Sa noblesse « dormait ». Si sa situation financière s’améliorait de nouveau, lui permettant de vivre noblement sans travailler, il retrouvait automatiquement son rang de noble et ses privilèges de noblesse. Il n’avait donc pas besoin de demander des lettres de relief au Roi.
De même pour ses descendants. Si un père dérogeait et ne réussissait pas à retrouver ses privilèges de noblesse avant sa mort, cela ne remettait pas en cause son pouvoir de transmettre à ses fils la possibilité de jouir des privilèges de la noblesse, à condition bien sûr de ne pas eux-mêmes déroger. La noblesse pouvait donc faire un saut de génération ! Comme on le voit, l’Artois bénéficiait d’un régime particulièrement souple comparé au reste du royaume…

Le problème c’est que certains représentants actuels de la famille BAILLIENCOURT DIT COURCOL ont une interprétation très extensive de cette coutume. Ils affirment que lorsqu’un noble d’Artois dérogeait, il perdait certes ses privilèges de noble mais il restait quand même pleinement noble ! (Voir par exemple le message de Guy, du 28 mai 2005). Or cette interprétation est absurde... Comment imaginer qu’une personne qui a dérogé, c’est-à-dire qui mène une vie indigne d’un noble, puisse malgré tout rester noble ? Comment imaginer qu’un noble devenu clochard et mendiant puisse toujours être considéré comme noble ? C’est évidemment impossible puisque sous l’Ancien Régime, par définition, être noble ce n’est pas seulement jouir de certains privilèges (fiscaux, judiciaires, etc.) c’est aussi avoir un genre de vie digne. En réalité, un noble d’Artois réduit à la misère perdait non seulement ses privilèges, mais sa noblesse personnelle était elle-même mise entre parenthèses, il était donc roturier. Et ceci jusqu’à ce que le dérogé retrouve un mode de vie compatible avec celui de la noblesse. Cette noblesse ainsi mise entre parenthèses restait cependant transmissible à la descendance du dérogé. C’est ainsi que la coutume d’Artois doit être comprise.

Les BAILLIENCOURT DIT COURCOL ont largement bénéficié de cette coutume. Par exemple Pasquier COURCOL (né en 1520) exerçait le métier de fermier. Il avait donc dérogé et était tombé en roture. Mais son fils et son petit-fils, Jean et Antoine, étaient apparemment nobles. Donc malgré la rupture représentée par Pasquier, cela n’a pas empêché son fils et son petit-fils d’être nobles. Conformément à la coutume d’Artois.

Mais ensuite aux 17ème et 18ème siècles, les générations suivantes, qui sont parvenues jusqu’à nous, ont toutes été indubitablement en dérogeance. Et cela a duré pendant près de 150 ans jusqu'à la Révolution, sans discontinuer ! Non seulement elles ont perdu leurs privilèges de nobles mais elles ont aussi perdu leur noblesse. Leurs représentants n’étaient pas nobles et cela se vérifie dans le fait qu’aucun d’entre eux n’a été convoqué aux assemblées de la noblesse en 1789. Aux yeux de l’administration de l’Artois de 1789, être dérogé signifiait donc bien ne plus avoir de privilèges mais aussi ne plus être noble et donc ne plus avoir le droit de siéger dans les assemblées de nobles. Contrairement à ce qu’affirment aujourd’hui certains BAILLIENCOURT DIT COURCOL, leurs aïeux qui vivaient en 1789 avaient non seulement perdu leurs privilèges de nobles mais ils avaient aussi perdu leur noblesse tout court. Ils étaient roturiers au sens strict du terme. Ils pouvaient certes à tout moment retrouver leur noblesse, comme prévu par la coutume d’Artois, mais cela ne s’est malheureusement pour eux jamais produit car jamais ils n’ont réussi à exercer une activité professionnelle non dérogeante, et ceci depuis le 17ème siècle jusqu’à la Révolution.



11°) Après la chute de l’Empire napoléonien, Louis XVIII restaure la monarchie mais aussi la noblesse. Les BAILLIENCOURT DIT COURCOL vivant en 1814 sont-ils de ce fait à nouveau nobles ?

Rappelons que la Révolution de 1789 a aboli l’ordre de la noblesse ainsi que toutes les lois et coutumes régissant son fonctionnement. « Plus aucun métier n’emportera dérogeance » proclame-t-elle. La noblesse est officiellement abolie le 23 juin 1790. Mais après la chute du 1er Empire (1805-1814) se produit la Restauration de Louis XVIII. Celui-ci restaure officiellement la noblesse en juin 1814. Cette noblesse comprend d’une part les familles des titrés de l’Empire (sous Napoléon la noblesse n’existait pas, il n’y avait que des titres) et d’autre part les familles nobles d’Ancien Régime. Pour cette dernière catégorie, seules les familles nobles et NON DEROGÉES à la date précise du 23 juin 1790, retrouvent légalement leur rang de noble à la date du 4 juin 1814 (du moins les familles qui ont survécu à la Révolution…). Mais les BAILLIENCOURT DIT COURCOL, eux, restent roturiers comme devant. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils étaient en dérogeance à la date du 23 juin 1790, donc roturiers. En conséquence de quoi ils restent dans le même état de roturiers en 1814. C’est la règle. Toute famille en dérogeance à la date du 23 juin 1790 reste roturière après le 4 juin 1814.

Et l’invocation de la coutume d’Artois n’est plus ici d’aucun secours. En effet, le principe de dérogeance, et donc également les coutumes qui permettaient de s’en relever, comme la coutume d’Artois, ont été définitivement supprimés par la Révolution. Or si Louis XVIII restaure la noblesse d’Ancien Régime en 1814, il ne restaure pas pour autant le principe de dérogeance. Et donc, il ne restaure pas non plus les coutumes qui permettaient de s’en relever, comme la coutume d’Artois. Autrement dit la coutume d’Artois, abolie en 1789, reste abolie en 1814. Pour les BAILLIENCOURT DIT COURCOL cela est absolument dramatique car cela signifie qu’ils sont désormais définitivement roturiers. Ils ne peuvent plus se prévaloir d’une coutume d’Artois qui est définitivement caduque. Roturiers au 23 juin 1790, ils restent définitivement roturiers après le 4 juin 1814 lorsque la noblesse est officiellement restaurée en France.

Précisons qu’à partir de 1814, les familles nobles d’Ancien Régime peuvent désormais exercer n’importe qu’elle profession, même les plus viles, sans risquer de déroger, contrairement à la période d’avant 1789. Les BAILLIENCOURT DIT COURCOL ne peuvent bénéficier de cette nouvelle tolérance car ils étaient déjà roturiers en 1789, donc toujours roturiers en 1814, et qu’ils seront toujours considérés comme tels par la Restauration (1814-1830), la Monarchie de Juillet (1830-1840) et le Second Empire (1852-1870).

Pour preuve, le cas du général de division Jérôme de BAILLIENCOURT DIT COURCOL (1808-1869) qui voulut porter le titre de comte, celui que l’Empereur Charles VI avait conféré en 1721 à Charles François BAILLIENCOURT DIT COURCOL (1670-1736) … Le général n’était pas le descendant direct de Charles François. Donc théoriquement il ne pouvait porter ce titre. A moins de demander une autorisation auprès de Napoléon III. Or il se trouve justement que le Second Empire a très souvent accordé l’autorisation à des collatéraux (frères, cousins, neveux, gendres, etc.) le droit de relever et de porter le titre d’une personne dont ils n’étaient pas les descendants directs. Le général avait donc, en théorie, une chance de recevoir cette autorisation. C’est pourquoi il a fait une demande en décembre 1860. Mais le Conseil du Sceau, dans un avis rendu le 1er juillet 1861, lui a interdit formellement de porter ce titre ! La raison officiellement invoquée est que ce titre de comte avait été conféré par l’Empereur Charles VI donc par un souverain étranger. C’est oublier qu’il existe des cas de familles qui se sont vu confirmer par Napoléon III des titres étrangers (exemple : la famille de Bouvet). En réalité, le général de BAILLIENCOURT DIT COURCOL a été « retoqué » par le Conseil du Sceau tout simplement parce qu’il n’était pas considéré comme noble. S’il avait été considéré comme tel, il aurait très certainement pu relever le titre.

Précisons que malgré l’interdiction du Conseil du Sceau, certains représentants de la famille BAILLIENCOURT DIT COURCOL ont continué à porter le titre de comte… En toute usurpation.



12°) En résumé que faut-il retenir de tout ce qui a été dit ?

- Que les BAILLIENCOURT DIT COURCOL ne sont pas les descendants des LANDAS/BAILLIENCOURT.

- Que les BAILLIENCOURT DIT COURCOL n’ont fait que relever les armes et le cri d’armes des LANDAS/BAILLIENCOURT, après avoir racheté l’une de leurs anciennes seigneuries dans la seconde moitié du 14ème siècle.

- Que les BAILLIENCOURT DIT COURCOL se sont appelés initialement COURCOL tout court. Ce n’était pas là un surnom mais bien leur patronyme originel.

- Que les BAILLIENCOURT DIT COURCOL ont inventé une légende, celle de la bataille de 1419, pour transformer leur vrai patronyme en un simple surnom et pour ainsi mieux accréditer l’idée qu’ils étaient les descendants des LANDAS/BAILLIENCOURT.

- Que les BAILLIENCOURT DIT COURCOL ne sont entrés dans la noblesse que par agrégation au cours du 16ème siècle.

- Que certaines branches des BAILLIENCOURT DIT COURCOL ont effectivement réussi à se maintenir dans la noblesse mais qu’elles se sont finalement toutes éteintes dans les mâles.

- Que les deux seules branches qui soient parvenues jusqu’à nous, celle de Pierre (1500) et Pasquier (1520), sont justement celles qui sont tombées en dérogeance dès le 17ème siècle, c’est-à-dire dans la roture.

- Que les BAILLIENCOURT DIT COURCOL étaient toujours roturiers en 1789 et qu’ils le sont restés après 1814 quand la noblesse d’Ancien Régime a été restaurée par Louis XVIII.

- Que la coutume d’Artois, selon le droit nobiliaire de 1814, est restée caduque après avoir été abolie par la Révolution.

- Que le refus de l’ANF de laisser entrer les BAILLIENCOURT DIT COURCOL dans cette noble et prestigieuse association est, selon le droit nobiliaire et la vérité historique, parfaitement fondé et légitime.

- Que les BAILLIENCOURT DIT COURCOL, s’ils continuaient aujourd’hui à se prétendre nobles, se rendraient coupables d’usurpation de noblesse.

- Que telle est la stricte vérité, tout le reste n’étant que littérature.

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 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Lulu (217.167.151.---)
Date:   15/08/2005 20:42

Correction : un petit problème technique a fait disparaître l'adresse internet que je voulais indiquer dans la question n°1. Il faut lire :

"Certains arbres généalogiques publiés dans des ouvrages ou sur Internet (Geneanet par exemple.) ne sont pas exempts d’aberrations. Ainsi dans l’arbre généalogique consultable sur http://genealogies.ternois.free.fr/ , on lit que ..."

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 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: Pierre (---.anon.t-online.fr)
Date:   16/08/2005 15:10

Tout d'abord, je trouve curieux de refuser d'emblée le débat ("Ces informations ne souffrent donc absolument d’aucune contestation").

Ensuite, sur les points énoncés:

1°) Effectivement, retrouver des documents antérieurs au XIVème siècle est très délicat. Dans tous les domaines. Cependant, l'absence de documents ne prouve rien.

2°) Je passe sur ce réquisitoire qui ne prouve rien.

3°) Voilà une affirmation bien péremptoire. Rien ne permet de prouver cette version de fraude aux armoiries. Il faudrait un document d'achat de cette terre par une famille Courcol pour prouver ceci. A l'inverse, ce qui pourrait être un indice de bonne foi est le fait que la famille ne se fait pas appeler "Courcol de Bailliencourt", selon le schéma classique, mais bien "Bailliencourt dit Courcol", ce qui représente à ma connaissance un cas unique.

4°) Il est vrai que l'identification de l'ancètre à l'origine du surnom est l'objet de bien des débats. Par ailleurs, si intention de se rattacher induement à une autre famille il y avait eu, est-ce qu'ils n'auraient pas tous préféré porter le nom de Bailliencourt? Or ce n'est pas du tout ce qui s'est produit, certains préférant même le surnom de Courcol, tellement ils en étaient fiers, et ce contrairement à tous les usages du temps! Ceci n'est qu'un indice, certes, mais autrement plus convainquant à mes yeux qu'une affirmation péremptoire et étayée sur rien.

5°) Encore une fois, celà semble absurde alors qu'ils auraient pu légitimement s'appeler "Courcol de Bailliencourt" s'ils avaient été d'une famille d'usurpateurs. Et "Encore une fois répétons-le, le patronyme primitif de cette famille est bien COURCOL, tout court.", la répétition n'est pas un argument. Il n'y en a aucun dans ce paragraphe.

6°) à 11°) Je ne suis pas suffisemment calé sur le sujet pour y répondre. Je note cependant un certain nombre de suppositions.


Quant aux conclusions, elles sont à l'image du reste: péremptoires et non étayées.



Ma conviction, étayée sur ce que j'ai pu lire dans divers ouvrages (dont je peux fournir les références) est que:
- les Bailliencourt descendent bien des Landas
- la légende concernant le surnom "Courcol" a une base de vérité, même si on n'en connait que peu de détails.

Nombre d'indices me confortent dans cette conviction. Je n'ai pas de preuve dans ce sens. Je n'ai pas non plus trouvé de preuve du contraire (d'où le fait que je me base sur des indices).

Je suis conscient du fait que je peux me tromper et suis ouvert à tout débat, public ou privé (mon adresse mail est visible).

J'invite donc "Lulu" à se démasquer, et à nous donner les sources de sa culture (impressionnante au demeurant).

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 Re: la famille de baillencourt dit courcol
Auteur: yves philippe de Francqueville (---.fbx.proxad.net)
Date:   21/08/2005 23:39

Lulu a fait un très beau travail de synthèse… C'est fort bien argumenté et Il y a il me semble (voyant mes recherches) très peu de fautes. Oui, c'est vindicatif, mais cela a le mérite d'être clair !
Les légendes ont beaucoup de charme et permettent à certains de donner sens à leur existence. Pour d'autres c'est se plaire à lire l'histoire autrement. C'est parfois fort sympa et cela pousse à la curiosité de rechercher des histoires au loin vers des siècles dont nous ne savons quasiment rien. Les enfants peuvent ainsi se pencher sur la question et sortir de leur programme de télévision.
Personne ne sait qui est le père de quelqu'un, et parfois même les actes de naissance réalisés devant les hommes de loi sont des faux pour cacher ou transformer l'histoire. Mais la vérité reste peut-être en lien avec la crédulité d'un auditoire ? peut-être devons-nous poser la question aux descendants : ont-ils aujourd'hui une noblesse "d'ascendance", d'apparence ou liée à leurs actes ? La noblesse pouvait se donner pour hauts ou bas faits, par achats ou trahison, et aujourd'hui la plus-part des familles dites nobles sont issues de petits privilèges de fin de carrières…
Aujourd'hui, Bernard TAPIS serait noble pour avoir porté la charge de ministre, et Dominique G de VILLEPIN, aussi, comme Jacques CHIRAC, Charles de GAULLE, ou Valéry G d'ESTAING, ou Lionel JOSPIN, ou Zinédine ZIDANE ou même Johnny HALLYDAY.
Il y a eu peu d'erreurs lors de la convocation aux États Généraux de 1789. Aujourd'hui, s'il fallait convoquer la nouvelle noblesse pour de nouveaux États Généraux, puisque nous sommes peut-être à la veille d'une nouvelle Révolution, je pense que je me joindrais simplement du côté de ceux qui souhaitent changer la France en abolissant les nouveaux privilèges ! YPhy

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