1648
Archives municipales de Caullery.
Fin XVème - début XVlllème

Actes d'échevinage de Caullery.(pièce 140)
Chirographe en parchemin. Original.

janvier 1648

Analyse : (Abbé Cyrille THELLIEZ in Les Actes d'Echevinage de Caullery. Tome I - 1515-1703)

Par devant Urbain LE DUCQ mayeur de Caullery, en présence de Paris TAISNE, Jude MAFILLE, Michel LAMOURET et Georges CARLIER eschevins
Nicolas SOHIE et Jenne TAISNE meulquiniers demeurans a Clary audit Cambrésis, ont vendu à Nicolas MAIRESSE et Anthonnette SOHIE leur beau-frère et soeur, demeurans en la censse des seigneurs audit Caulery, une rasière de terre a usage de pret audit Caulery, savoir une mencaudée d'achapt faict à Pierre SOHIER se portant fort de Nicolas son frère et de Jacques LAMOURET leur neveu, venant de la succession de leur père et mère ; ledit Nicolas ayant droit pour sa part àllencontre d'icelle Anthonnette SOHER a prendre demy mencaudée en deux mencaudées de jardin et pasture enclos de hais vifs de trois costés, tenant au chemin menant de l'église dudit Caulery a Clary, d'aultre au fief Simon PREVOST, d'un bout aux terres aux champs des seigneurs, et d'aultre aux près et pastures de la cense desdits seigneurs
item six pintes de terre labourable allencontre de deux aultres pintes d'icelle Anthonnette tenant au chemin menant dudit Caullery à Eslincourt, et de deboult au jardin des hoirs Antoine SARTIE

Signatures des mayeur et eschevins 1648

Au dos : La razière du mal pendu al apartient a Messieurs de Nostre Dame de Cambray
Lettre d'achapt...
Pour le ferme de Caullery receu le 22 Janvier 1648


Autres renseignements sur Caullery:

En 1494, apparaît le nom de Sohier ou Soyez, qui subsistera jusqu’au milieu du XVI e siècle. André Sohier, dîmeur, c’est-à-dire percepteur de la dîme, ne peut en acquitter la redevance entière qu’il a promise; le Chapitre accepte qu’il n’en acquitte que la moitié (Ms. 1062, f° 225). Avec le coffre ou ferme dont le Chapitre a ordonné en janvier 1494 la création pour y placer les documents qui intéressent la communauté en général ou les particuliers, ventes, partages, donations, successions, dont 427 actes existent encore, et dont le premier remonte à 1515, il est possible de connaître les noms de toutes les familles qui habitèrent Caullery depuis lors jusqu’en 1789 tout au moins. Les registres de l’état civil, dont le premier remonte à 1687, permettent de compléter cette nomenclature et de la continuer jusqu’à nos jours. A la vérité, les registres capitulaires mentionnent, en l’an 1509, la famille de la Sottière, originaire de Caudry, alliée avec la famille seigneuriale de Caullery, qui sollicite une réduction des droits seigneuriaux qu’elle doit acquitter pour l’héritage d’un fief (Ms 1066, f 65 à f° 67).
Les Mairesse, dont Nicolas, en épousant Antoinette Sohier vers 1645, vient reprendre la ferme du Chapitre (Ms 1088, f° 42). Mais, à la vérité, dès 1603, un Martin Mairesse est mentionné comme fermier (Ms 1080, f° 119). De Nicolas Mairesse, époux de Mary Leducq, fille du bailli du Sartel, l’un des fils, Blaise, fera contrat de mariage, le 7 novembre 1691, avec Jeanne Dubois, de Clary. Il apporte en dot un fief de 5 mencaudées au terroir de Clary, dépendant de la seigneurie du Sartel, plus 3 mencaudées de terre et jardinage à Caullery " avec un estille à usage de mulquinier et du fillé suffisant pour faire une toille " et 15 florins en argent pour faire une grange. Jeanne Dubois, en plus d’une maison bâtie sur 9 boistellée près de la rue Fouwez, à Clary, apporte 1 mencaudées de terre séans vers le mollin de Clary, sur le terroir de Montigny, et 10 patacons en argent, plus aussi 15 florins pour faire la grange. Blaise, en 1697, vent une mencaudée de terre à Caullery, à Jacques Lor, berger, qui la paiera " par l’octroi de trente bestes blanches ".
Le premier Nicolas Mairesse, l’époux de Antoinette Sohiez, mayeur de Caullery en 1645, eut sans doute pour père Léonard Mairesse, de Neuvilly, décédé en 1643, dont un fils, Pierre, soldat en 1643, donne à sa soeur Marie Mairesse, femme d’Anthoine Guillebert, chirurgien à Cambray, " 9 mencaudées, 4 pintes de terre, dont un jardin hors la porte Saint-Sépulchre, venant de Léonard Mairesse, leur père décédé " (Arch. de Sorval, AA 6ter 3). Nicolas Mairesse et Marie-Anne Leducq eurent, avec les cinq garçons déjà cités, un autre Anthoine qui fut homme de loi, procureur à Cambrai, au service du Chapitre et que l’on voit, en 1693, remplacer comme greffier de la tour du Chapitre, avec la permission du Chapitre, Philippe Harou,le scribe en titre (Ms 1092, f° 360). Antoine, qui avait épousé Marie-Marguerite Michel, mourait en 1696, ne laissant qu’une fille en bas âge, M.-A. Josèphe, qui épousera François Béresse, de Cambrai, et vendra, par la suite, ses biens à ses oncles Jean-Baptiste, André et Pierre-François. En 1667, Nicolas Mairesse faisait l’objet de la part du Chapitre d’une grâce spéciale. Il l’acquittait, en effet, de l’homicide par lui commis en la personne de Thomas Maniez, de Ligny, à condition de payer les dépenses de justice, l’amende fixée, d’indemniser la partie civile et de venir à l’église avec une chandelle de cire de deux livres et l’allumer devant le vénérable sacrement (Ms 1090, f° 202).

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Mentions de Sohier (ou noms proches) dans les actes de Caullery :

- pièce I, 1515, Jehan de le SOTHIER et Catherine de le SOTHIER
- pièce XVIII, 6 Décembre 1570, Jehan de la SOTHIER
- pièce XXXI, 18 juin 1588, Parys SOHIEZ
- pièce XXXIV, 2 août 1592, Parys SOHIEZ
- pièce XXXV, 10 août 1592, Parys SOHIEZ
- pièce XXXVI, 21 février 1593, Parys SOHIEZ
- pièce XXXVII, Décembre 1593, Parys SOHIEZ
- pièce XXXVlll, 13 décembre 1593, Parys SOHIER
- pièce XXXIX, 21 décembre 1593, Parys SOHIEZ
- pièce XL, 15 juin 1595, Parys SOHIEZ
- pièce XLI, 1596, Parys SOHIEZ et Anthoine SOHIEZ
- pièce LVII, 7 juin 1608, Parys SOHIEZ
- pièce LXVII, 23 janvier 1612, Jehan SOHIER
- pièce LXXII, 21 octobre 1613, Jan SOHIEZ
- pièce LXXV, 1615, Jean SOHIEZ
- pièce LXXVI, 1615, Jehan SOHIEZ et Parys SOHIEZ
- pièce LXXX, 25 Novembre 1616, Pary SOHIER et Jean SOHIER
- pièce LXXXI, 17 Avril 1617, Jean SOHIER
- pièce LXXXII, 22 mars 1618, Jan SOHIER
- pièce LXXXVIII, 28 Sptembre 1620, Jean SOHIER (demeurant a Wallincourt)
- pièce CII, 24 Juillet 1625, Mary SOHIER, Pary SOHIER
- pièce CXIII, 22 May 1630, Marie SOHIE
- pièce CXI, 26 Mars 1630, Marie SOHIE
- pièce CXXI, 6 avril 1632, Mari SOHIE
- pièce CXXVI, 4 Janvier 1633, Pary SOHIEZ
- pièce CXXIX, 12 Novembre 1633, la vesve... SOHIER
- pièce CXXXVII, 6 Mai 1643, Anthonnette SOHIE
- pièce CXL, 1648, Nicolas SOHIE, Anthonnette SOHIE(R) et Pierre SOHIER
- pièce CXLVI, 29 Novembre 1650, Anthoinette SOIHIER
- pièce CLII, 20 Avril 1657, Anthoinette SOIHIEZ
- pièce CLIV, 4 Février 1660, Nicolas SOIHIER
- pièce CLVI, 21 Mars 1662, Nicolas SOIHIEZ
- pièce CLVIII, 22 Décembre 1663, Antoinette SOHIEZ
- pièce CLXIII, 20 Mars 1669, Nicolas SOHIEZ, Théodore SOIHIEZ et Margueritte SOIHIEZ
- pièce CCLIV, 27 Mars 1708, Jean SOYEE

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LA COMMUNAUTÉ DE CAULLERY


Extrait du Site Web de Caullery.

Le 31 octobre 1494, André SOHIER était en retard de ses fermages au Chapitre, de 14 livres ; on lui passerait la moitié (Ms 1062, f° 225).

Il semble que ce fut Paris SOHIER qui reprit la ferme de Caullery et rétablit ses édifices bien au-delà de ce qu'on lui avait demandé. C'est pourquoi le Chapitre, le 27 août 1589, lui accorde une réduction de 20 mencauds de blé sur ses rendages et, en même temps, lui cède, pour 10 livres par an, 4 mencaudées de terre autrefois occupées par Martin Buridan (Ms 1077, f° 22). Mais les terres rapportent peu ; aussi le Chapitre, le 28 mars 1593, réduit son rendage d'un muid de blé pour l'année 1591, à cause des tailles qu'il a payées et, pour l'année 1592, lui revend 5 muids de blé à 25 patars le mencaud, ce qui était une sensible réduction, " à cause de la stérilité des terres ".

Le vendredi 27 avril 1599, Paris SOHIER est convoqué par le Chapitre pour venir s'entendre au sujet de ses redevances, et aussi pour une nouvelle concession de son marché qui vient à expiration. Mais le 22 août, sur sa demande, le Chapitre envoie visiter les récoltes et les édifices de la ferme et, le 1er septembre, devant la stérilité persistante qui a été constatée, on lui renouvelle pour 9 ans son bail, à condition de payer pour les trois premières années 3 muids de blé seulement ; pour les trois suivantes, 6 muids et, pour les trois dernières, 8 muids de blé. La première dépouille devait être faite en août 1600 ; de plus il livrerait 2 porcs de 2 esteulles par an.

Le 6 may 1603, à Martin Mairesse, censier, on accorde de déduire de son rendage la moitié des bois qu'il a fournis pour faire une écurie, et la moitié du prix de la main d'oeuvre (Ms 1080, f° 119). N'était-il que fermier de certaines terres seulement ? Toujours est-il qu'à la fin du mois d'août 1605, Paris SOHIER est autorisé à consulter le nouveau cachereau du territoire de Caullery, tandis qu'au 2 janvier 1606, Géry Lamouret et consors, censiers de Caullery, peuvent se libérer de 30 mencauds de blé qu'ils doivent en versant 30 patars pour chaque mencaud. Mais comme ils n'ont pas rempli cette obligation, on décide en octobre suivant de les contraindre par justice (Ms 1080, f° 240 - Ms 1081, f° 1).

Cependant, le 9 octobre 1606, Paris SOHIER contractait un nouveau bail, pour neuf ans, dont la première dépouille commencerait en 1609. Son fermage était de 8 muids de blé, plus 3 porcs de 2 esteulles, ou 10 florins pour chaque. Il devrait réédifier la grange suivant la largeur et la longueur déjà existantes. Il devrait employer du bois de chêne pour les membrures les plus fortes que l'on décrit gallice, en français " le solle, les six esteaux, les trois sommiers, les plattes, les six jambes de force surmontant et la feste " pour le reste du blan bois (en français). Pour cette réédification, on lui déduirait sur les trois dernières années 6 muids de blé de son rendage, soit 2 par année; de plus, il devait s'acquitter de 10 mencauds de blé " qu'il doit laisser comme arriérages à la fin de son bail " (Ms 1081, f° 60).

Le 22 mars 1613, on lui renouvelait le bail des 4 mencaudées de terre, pour 9 ans, avec rendage de 14 livres par an, payables dès la Saint-André.

Cependant, Paris SOHIER était en difficulté pour acquitter son fermage. Le 23 janvier 1609, il devait 6 muids de blé de la récolte précédente, ainsi que 10 mencauds de blé de 1607.

Pourtant, le 17 juin 1616, on décide de lui relouer, dès le 2 juillet suivant, pour 9 ans, la cense, le marché des terres et le terrage du lieu, car la première dépouille doit être faite à l'août. Paris SOHIER paiera 8 muids de blé par an et fournira 3 porcs de 2 esteulles, ou 10 florins par tête. Il devra planter autour des fossés de la cense 60 plants, au moins, de saules ou peupliers pendant les trois premières années du bail ; de même, dans le jardin de l'héritage de la cense, mettre 40 arbres à fruits, pommiers et poiriers, pendant les six premières années. Il devra aussi curer les fossés, faire une porte à la cense et bien entretenir la maison, le grenier, la grange et tous les bâtiments nécessaires pour les chevaux et les vaches.

Le 19 juin 1617, il doit encore 7 muids de blé de la récolte précédente à cause de la stérilité. On lui remet ce blé à 35 patars le mencaud

Le 27 juin 1645, c'est Nicolas Mairesse qui prend à bail la cense de Caullery, à raison de 4 muids de blé par an, dont 2 en nature et 2 au prix de 40 patars le mencaud, et de 2 porcs à 12 florins pièce (Ms 1088, f° 42).

Le 1er may 1646, il prend à cense 4 mencaudées de terre, plus celles qui sont encore occupées par la veuve Parys SOHIER, pour 7 florins d'argent, pour commencer le bail dès 1647. Nicolas Mairesse était venu épouser Anthoinette, la fille de Parys, tandis que Nicolas SOHIER épousait à Clary Jeanne Taisne; son beau-frère, Nicolas Mairesse, " demeurant en la cense des seigneurs de Caullery ", signait comme témoin à son contrat en 1648.

Nicolas Mairesse reçoit du Chapitre, en 1648, certains subsides en argent pour construire des édifices dans la ferme. En 1652, son rendage est réduit à 3 muids de blé, dont moitié nature moitié argent. En 1656, il ne paie que 20 mencauds en nature et 20 en argent. En 1660, on ne lui impose plus que 34 mencauds, dont 17 en nature et 17 à 40 PATARS le mencaud. En 1663, son rendage est plus élevé : 3 muids et 4 mencauds en nature et autant en argent. Son rendage de 1664 est fixé aux anciennes conditions normales, 8 muids de blé, dont moitié à 40 patars le mencaud, plus 3 porcs de 2 esteulles ou 18 florins chaque. Mais, dès 1665, on doit le réduire de 26 mencauds de blé et de 32 en argent.

On sait qu'en 1667, ayant tué un habitant de Ligny, Nicolas Mairesse obtient une lettre de rémission, à condition d'indemniser les parents de la victime, payer une amende, les frais de justice et de brûler à l'Eglise, devant le vénérable sacrement, un cierge de 24 livres. En 1668, il fait encore l'objet d'une remise de 72 florins en argent. En l'année 1676, on lui remet le tiers de son rendage et, en 1677, on lui concède encore 70 florins à condition qu'il acquitte les deux tiers du rendage de 1676; mais, en 1680, il n'a pas encore fourni la totalité des rendages, même réduits, de 1674 et 1675.

Cependant, en 1678, la paix était revenue par le retour du Cambrésis à la France, et il semble bien que Nicolas Mairesse ne puisse plus invoquer les dégâts faits par les soldats. Il accepte donc, pour son nouveau fermage du marché des terres, des bâtiments de la ferme et du terroir, le prix de 8 muids de blé, dont moitié acquittée à 40 patars le mencaud, plus 3 porcs. Mais, en mars 1680, il doit encore 24 florins des années 1678 et 1679 (Mms 1089, 1090, 1091, 1092, passim).

Le 2 mars 1685, le bail lui est renouvelé pour 9 ans, à condition de livrer 8 muids de blé, 3 porcs en nature et de payer 100 patacons de pot de vin. Mais, ce bail, il ne le finira pas. Il n'est plus mayeur de Caullery ; dès 1687, il a dû céder sa charge à son beau-frère, Paul Leducq, qui déjà l'avait remplacé de 1677 à 1681. Paul Leducq obtient lui aussi, en 1684, 1686 et 1687, en même temps que Nicolas Mairesse, une réduction du fermage à cause de la stérilité des terres; et le Chapitre le lui accorde en tant que fermier d'une partie de ses terres.

Le 4 mars 1694, c'est aux héritiers de Nicolas Mairesse que le bail est renouvelé, à condition qu'ils paient les arrérages, qui semblent bien motivés, car, en 1684, 1686 et 1687, c'est non seulement aussi à Paul Leducq que des réductions sont consenties par le Chapitre, mais à d'autres habitants, qui ne peuvent payer le coin de terre qu'ils labourent ou sur lequel ils ont construit leur demeure, parce que la terre a été stérile (Ms 1092 passim).